Plus de 60 pour cent des 1,2 milliard de personnes vivant en Afrique subsaharienne ont moins de 25 ans. Aider ces personnes à obtenir des emplois décents, en particulier dans les zones rurales: voilà l’un des grands défis auxquels nous sommes confrontés dans notre quête pour parvenir à un monde libéré de la faim et atteindre les Objectifs de développement durable.
Du Bénin à Zanzibar, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé des projets visant à accroître l’engagement, l’entreprenariat et les opportunités d’emploi pour les jeunes. Les gouvernements africains y sont impliqués, ayant pris l’engagement dans le cadre de la Déclaration de Malabo de 2014 d’adopter un modèle accéléré et inclusif de croissance agricole qui accorde une grande priorité à la participation des jeunes.
Le facteur clé pour l’amélioration des perspectives d’emploi pour les jeunes est l’accès – au financement, au crédit, à la formation, à la terre, aux ressources naturelles et, en particulier, aux technologies de l’information et de la communication (TIC). En fait, Internet offre des espoirs concrets en matière d’innovation et de prospérité. Ainsi, bien appliquées à l’agriculture, les TIC pourraient libérer ce secteur de la stigmatisation – associée au travail pénible et les perspectives peu encourageantes en matière de revenus – et le rendre plus attrayant pour les jeunes.
S’il est vrai qu’il n’existe pas un seul moyen permettant de prioriser l’emploi des jeunes – même en mettant en œuvre des politiques préférentielles –, nous pouvons tous tirer des leçons de chaque cas de réussite.
La FAO a collaboré avec le gouvernement nigérian pour développer son Programme d’emploi des jeunes dans l’agriculture, dans le cadre duquel plus de 7 000 jeunes ruraux ont reçu une formation et des kits de démarrage pour créer leurs propres entreprises agroalimentaires. Le programme mobilise également des investissements publics dont bénéficieront à terme plus de 700 000 jeunes en milieu rural au cours des cinq prochaines années.
La FAO a également contribué à la Politique de l’emploi des jeunes en milieu rural au Sénégal – qui vise à créer plus de 100 000 emplois chaque année – en aidant à mettre en place une série de petits centres ruraux où les jeunes peuvent apprendre l’agriculture ainsi que la transformation et la commercialisation des aliments. De plus, le gouvernement a réussi à lancer un Observatoire national de l’emploi rural décent, qui est une plateforme web dynamique permettant aux jeunes en milieu rural, aux producteurs et aux partenaires de développement d’observer le marché du travail au niveau national et d’obtenir des informations et des données pertinentes sur les produits agricoles et l’évolution de l’agriculture.
En Guinée-Bissau, la FAO a constaté que l’introduction de programmes pilotes d’aquaculture était un moyen d’accorder un rôle important à la jeunesse locale – dont une grande partie avait tenté de se déplacer vers les villes – et qui lui offre de multiples avantages. Ces avantages incluent la génération des revenus supplémentaires, une meilleure nutrition et des engrais pour les producteurs de manioc. L’initiative se développe maintenant avec la construction des écloseries, ce qui contribue à créer plus d’emplois et une chaîne de valeur qu’on peut étendre.
Par ailleurs, la FAO soutient activement le Forum rwandais des jeunes dans l’agroalimentaire, un forum regroupant de plus en plus de membres, qui joue un rôle crucial de plaidoyer auprès de ses membres et facilite l’inclusion des jeunes dans la transformation économique et sociale du pays.
Nous ne pouvons pas néanmoins nous attendre à ce qu’un nombre aussi élevé de jeunes entrant sur le marché du travail chaque année (près de 10 millions) trouve un emploi dans les secteurs agricoles traditionnels. Nous devons explorer tous les segments liés aux activités en milieu rural. Pour y parvenir, nous devons promouvoir un nouveau type de transformation rurale: une urbanisation de zones rurales en leur fournissant des services de base tels que l’éducation, la santé, l’électricité, l’accès à Internet, etc.
L’urbanisation des zones rurales implique également l’adoption d’une approche territoriale axée sur le renforcement des liens physiques, économiques, sociaux et politiques entre les petits centres urbains et les zones rurales environnantes. Les investissements en infrastructures, en particulier en matière de routes et de capacités de stockage, permettraient de connecter les producteurs, les transformateurs du secteur agro-industriel et d’autres segments des chaînes de valeur. Cela pourra contribuer à créer un grand nombre d’emplois et d’opportunités pour les jeunes.
Le continent africain abrite également un grand nombre d’agriculteurs familiaux écartés des marchés, car exploitant de très petites parcelles. Il est très important d’organiser ces personnes en coopératives ou autres formes d’association, sans quoi il sera impossible de les intégrer dans les chaînes agroalimentaires modernes. Les coopératives et autres associations sont le seul moyen pour fournir aux agriculteurs familiaux une assistance technique, le renforcement des capacités, des ressources financières et un accès aux technologies modernes.
Les agriculteurs ont depuis longtemps bénéficié des TIC pour accéder aux informations sur les prix et les conditions météorologiques. De nouvelles utilisations vont de l’assurance récolte basée sur les conditions météorologiques à la certification traçable des marchés spécialisés en passant par l’élaboration à haute résolution des cartes de sol et la location de tracteurs aux petits agriculteurs. La gestion des maladies des plantes est un autre domaine dont l’application des TIC s’annonce prometteuse. La FAO a mis au point une nouvelle application permettant aux petits agriculteurs de détecter la chenille légionnaire d’automne, qui est une espèce envahissante présentant un risque élevé pour le maïs, une culture de base importante en Afrique. Les défis liés à la nutrition, la biodiversité et le climat nous rappellent tous les effets positifs que les applications basées sur les TIC peuvent avoir sur l’emploi en milieu rural.
Les technologies de l’information peuvent avoir un puissant effet multiplicateur sur nos efforts visant la transformation des zones rurales, qui s’impose. Les jeunes des milieux ruraux en Afrique ont beaucoup d’espoir et de rêves, et d’énormes opportunités existent sur le continent pour les aider à les réaliser. Les efforts de toutes les parties prenantes pour y arriver font partie intégrante de la stratégie pour un avenir durable.
Bonjour, je suis ingénieur agronome, spécialiste en protection durable des cultures et de l’environnement. Je viens de suivre un atelier de formation sur la gestion intégrée de Chenille légionnaire automne,organisé par la FAO. Je considère cette problématique car la lutte contre les CLA constituent une lutte idéale et rigoureuse pour la gestion de spodoptera furgiperda