C’est une pratique dirait-on, très ancienne dans les traditions africaines. En dépit de l’avènement des religions monothéistes voire même la modernité, les sciences occultes occupent encore une place de choix dans la société. C’est le cas précisément de ceux qu’on appelle communément des clairvoyants. Des femmes ou des hommes qui interrogent les génies ou tout, au moins, se présentent comme détenteurs de facultés leur permettant de découvrir le coté caché de la créature.
Assise dans une petite pièce sur une natte avec un tas de cauris, Khady gnely est jeteuse de cauris. Elle explique comment elle s’est retrouvée dans ce métier.
« Bon moi c’est un don naturel chez moi, puisqu’un jour suis resté couché dans mon village et soudainement quelques chose m’est apparu dans un rêve et m’a dit khadi va au marigot tu y trouveras des cauris qui t’aiderons à déchiffrer le secret de l’avenir. Et le lendemain je me suis rendu au lieu indiqué et effectivement j’ai trouvé les cauris et depuis ce jours je fais des consultations pour des gens »
La trentaine environ, la petite pièce de gnelyNelly ne désemplis pas.
« Par jour je peux avoir plus de 100 clients, et des fois même, je suis obligé de refouler certains ».
Cette jeune dame très sollicitée reçoit toute catégorie de client. Des clients qui viennent avec des préoccupations distinctes.
« Y’a des gens qui viennent pour des problèmes d’emplois, de commerce, de mari ou de chance, ça dépend »
De leurs côté, les visiteurs se disent satisfaits de la prestation de Khady Nelly.
« Je m’appelle binta Diallo je suis commerçante je viens à chaque fois chez khadi, mais vraiment elle est bien, puisque tout ce qu’elle me dit ça se réalise et quelqu’un soit le temps»
Même son de cloche chez Mamadi kaba qui, lui ambitionne de réaliser un projet.
« Ça fait 5 ans que je cherche le visa pour les Etats unies mais je suis toujours bloqué. Donc je suis venu voir khadi pour qu’elle m’aide, mais déjà suis confiant avec elle puisque qu’on m’a beaucoup parlé d’elle »
Même si les performances de Khady Nelly sont appréciées et reconnues par ses clients, d’autres par contre estiment que cette pratique relève de l’imaginaire.
« Ibrahima 2 Sylla étudiant je pense que tous ce qui fréquente les joueurs de cauris sont des égarés, puisque non seulement on les trompe mais aussi il s’expose à des sanctions divines »
Faut-il préciser que des hommes de foi s’aventurent dans ce métier.
Elhadj sory doumbouya occupe une chambre à lambangni et reçoit au quotidien des personnes venues exposer leurs problèmes.
Des problèmes auxquels, le maitre Kara moko doit trouver des solutions.
Elhadj sory doumbouya.
« Moi j’ai hérité cette pratique de mon père, c’est comme pour vous dire que je ne suis pas venu dans ce métier de façon hasardeuse. Moi chez moi c’est tic au tac »
Ce métier de Kara moko ou de jeteur de cauris est-il autorisé par la religion ?Elhadj kèrfala cissé est imam à Sim baya.
« Il est formellement interdit aux musulmans de se livrer à ce genre de pratique. Quand un musulman s’hasarde à le faire, il doit se dire qu’à partir de ce moment il n’est plus de la religion, et donc il devient mécréant »
Comme on le voit, l’affluence dans ces lieux ou certains citoyens affirment obtenir gain de cause, ne met pas pour autant ces visiteurs obstinés, à l’abri d’une certaine incertitude sur la pertinence des solutions données par les jeteurs de cauris ou Kara moko tapis dans l’ombre.
Ibrahim Kalil Diallo pour kakilambé
Tel: +224 655 96 96 20
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