Chronique: Alpha CONDE ou une erreur de casting ?

Depuis 2010, les guinéens ont portés leur confiance sur un homme d’exception pour diriger ce pays jusqu’en 2020, en lui accordant deux mandats de cinq ans. A tort ou à raison, le choix sur la personne de Mr Condé a t-il été judicieux ? Comme on ne le dit pas assez, il y a ce qu’on appelle en démocratie la « majorité négative ». Et si les guinéens se sont trompés ?

Clientélisme dans l’administration publique, violation de la constitution, attribution des marchés de gré à gré, ethnicisation du débat, détournement, concession des patrimoines de l’Etat, injustice, impunité, et répressions…
« Exactement huit ans après cette prestation officielle de serment, en s’amusant à récapituler les multiples parjures du Professeur – Président, on arrive à se demander ce qui pourrait advenir des violations continuelles des lois de la République, si on ne fait pas subir à Alpha Condé la rigueur de la loi, conformément à la constitution» dira un de nos confrères.
Son élection a dérangé et son passé à l’étranger ne lui a pas donné l’expérience administrative requise. Celui qui a connu les geôles de Conakry et les tracasseries des régimes défunts, a t-il une vision messianique du pouvoir ?

Mais quand n’est- il depuis la prestation du serment du 21 décembre 2010 au palais du peuple de Conakry ?

Pour beaucoup d’observateurs, Alpha Condé reste une énigme, à cause de sa personnalité et son tempérament inassouvis du pouvoir. En quelques temps record, il a mis sur place un gouvernement pléthorique et budgétivore, alors que les besoins sociaux de bases manquent cruellement dans son pays.

Pis, l’homme fort de guinée multiplie les bourdes constitutionnelles, la dernière, la destitution du président de la cour constitutionnelle, celui là même qui lui a fait prêter le serment ce 21 décembre 2010, où il a jurer sous serment de respecter la constitution. Beaucoup de guinéens redoutaient cette période, les hommes de mains autour de Mr Condé et de sa présidence sont les maux de cette république.

Ces anciens ministres et conseillers près de la présidence sont des fossoyeurs de l’économie guinéenne à la solde d’une mafia et d’une corruption organisée. Et ce sont les mêmes hommes qui l’ont porté à la magistrature suprême. Mais l’heure est elle toujours à une récompense électorale?

A chacune de ses sorties, le discours est biaisé et très populiste, le citoyen lambda guinéen voit de loin son espoir disparaître de jour en jour. Partout dans le pays, l’inflation est galopante, la monnaie glisse, et la pauvreté à chaque coin de rue, laissant son premier ministrable, Kassory Fofana en proie à toute délation, dont le discours sur la politique générale du gouvernement devant l’assemblée nationale a laissé plus d’un guinéen sur sa faim.

Pendant ce temps, le Professeur-président multiplie des sorties à l’extérieure, au frais du contribuable guinéen, alors qu’il n’effectue ses déplacements à l’intérieure du pays, que sous un folklore politique, avec un air de campagne. Tous les changements promis lors de ses campagnes électorales sont quasi insignifiants.
Mais la réalité, ce sont les prix des denrées alimentaires et l’augmentation du prix du carburant qui posent problèmes au panier de la ménagère. Cette décision n’a jamais été suivi par des mesures accompagnements pour soulager le citoyen, dans un pays où on vit avec moins de 1$ par jour.

Celui qui qualifiait son adversaire politique et chef de file de l’opposition Monsieur Diallo Cellou Dalein, d’être pris dans le piège de certains opérateurs économiques peuls véreux, est aujourd’hui confronté à son tour dans le choix des décisions hautement stratégiques, sans qu’on ne voit derrière, une position électoraliste ou économique.

Dans les banlieues de Conakry et à l’intérieure, les populations ne croient plus à cet leitmotiv de campagne du professeur-président « le changement ». D’ailleurs beaucoup n’espèrent pas plus que ce qui a caractérisé la guinée (impunité, corruption, clientélisme, régionalisme) avec ces mêmes hommes qui ont gravités autour des anciens régimes.

Quelques soit l’option politique choisie, les huit années de pouvoir de Monsieur Alpha Condé sont loin d’être encourageantes : le tissu social s’est effrité, l’ethno stratégie adoptée laisse encore des traces dans les mentalités.

Des tactiques politiques qui ont laissé des conséquences. Comme  si cela ne suffisait pas, le président démocratiquement élu, ne fait aucun effort pour recoller les morceaux lors de ses différentes sorties aux allures de campagnes.
Même si sa légitimité lui confère une gage de protection infaillible aux yeux de la communauté internationale, aujourd’hui le portium de la Guinée est devenu infréquentable qu’il ne l’était il y’a peu.
L’élection législative qui se pointe sera le grand test pour l’équipe du professeur, car elle doit réunir toute les conditions nécessaires pour le bon déroulement du scrutin, mais aussi observer toute la neutralité de son administration. Une sinécure pour les observateurs de la vie politique, car on prête à Monsieur Alpha condé, l’idée de tripatouiller la constitution à l’issu de ce scrutin, pour un troisième mandat à la fin de sa magistrature en 2020.

La guinée est sous perfusion, et continue de solliciter l’APD (aide publique au développement), malgré qu’elle ait atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés), afin d’annuler sa dette extérieure.

Monsieur Alpha Condé en est conscient, son échec au terme de ses deux quinquennats donnera toutes les coudées libres et va redistribuer toutes les cartes à ses adversaires politiques.

Au crépuscule de sa vie politique, il a la lourde tache de mener des reformes structurelles et conjoncturelles nécessaires, faire respecter la loi et la constitution de la république avant 2020.

Mais la question que se pose les guinéens, après tous ces espoirs placés en lui, mérite t il encore leur confiance pour prétendre à un troisième mandat ?

La rédaction de kakilambe.com

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